980225
par François Brooks
On sait que le cerveau est une usine de
produits chimiques. Sous l'effet de la drogue, mes pensées peuvent être altérées.
Dépendamment de la drogue utilisée, je vais ressentir mon corps et mes humeurs
de différentes façons. Telle drogue me rendra euphorique, telle autre sera
apaisante, une autre encore sera stimulante.
La vie est une espèce de drogue qui
altère nos perceptions. Selon que j'habiterai à tel ou tel endroit sur la
planète, vivant sous tel ou tel climat, que je serai riche, pauvre ou entre les
deux, et que je vivrai dans un milieu culturel donné, mes sens amèneront à mon
cerveau un cocktail différent de perceptions. Ce dernier ― qui est mon
esprit vivant, usine à hormones ― sécrétera des drogues (ou humeurs)
différentes et gardera le tout partiellement en mémoire. Comme la succession
des événements que nous vivons est différente pour chacun, chacun sera un
univers intérieur différent.
Cette différence sera
aussi partiellement causée par notre bagage génétique qui donnera le caractère
de notre personnalité. Cette configuration particulière de l'ADN, propre à
chacun, déterminera la qualité de la perception de nos sens (senseurs) ainsi
que notre réaction aux stimuli. En effet, notre cerveau « sensitif »,
tout comme notre cerveau « moteur » est un organe vivant engendré
génétiquement. C'est donc dire que tout varie d'un être à l'autre et que chacun
est un univers différent dans la dimension de l'esprit, la 5e
dimension[1].
[1] La cinquième dimension ne serait-elle pas celle de l'esprit? Les trois premières étant celles des volumes, la quatrième, celle du temps. Cette dernière prolonge les trois premières. L'esprit prolonge les quatre premières et y ajoute ses possibilités propres.
(Texte 970915
La 5e dimension : l'esprit, de François Brooks, dans Je
pense, donc j'écris, FB1, ©1997)